Le cadre de concertation des OSC intervenant dans les finances publiques au Burkina Faso a organisé le mardi 23 juin 2015 une conférence de presse sur ses activités. Tenue au siège au Centre d’Information, de Formation e t d’Etudes sur le Budget (CIFOEB), cette rencontre avec les journalistes visait à renforcer la visibilité des actions menées par le cadre de concertation, en informant le public sur la participation des OSC aux cadres sectoriels de dialogue économie et finances et en présentant les conclusions de son rapport alternatif d’analyse entre autres.
Une vingtaine de journalistes issus d’une douzaine d’organes de presse écrite, audiovisuels et électroniques ont pris part à l’activité. Étaient également présents les différents représentants des organisations membres de ce cadre partenarial. Nous vous proposons dans les lignes qui suivent, l’intégralité de la déclaration liminaire, lu par le Directeur Exécutif du CIFOEB, Barré Izack ZONGO.
DÉCLARATION LIMINAIRE DE LA CONFÉRENCE DE PRESSE DU CADRE DE CONCERTATION DES OSC INTERVENANT DANS LES FINANCES PUBLIQUES AU BURKINA FASO
Ouagadougou, le 23 juin 2015
- Madame la représentante de la GIZ/PMEF ;
- Mesdames et messieurs les représentants des OSC membres du cadre de concertation ;
- Mesdames et messieurs les journalistes ;
- Distingués invités ;
- Mesdames et messieurs.
Bonjour à toutes et à tous et merci d’avoir sacrifié de votre temps pour rester aux cotés des organisations membres du Cadre de concertation des OSC intervenant dans le domaine des finances publiques au Burkina Faso, ceci pour une meilleure distribution de l’information à la population, dans la perspective de l’atteinte de nos objectifs communs. La presse et les Organisations de la Société Civile (OSC) sont plus que jamais complémentaires, nous comme sources productrices de matières pour vous qui êtes nos relais auprès du grand public. C’est du reste à ce titre que nous, membres du cadre de concertation des OSC intervenant dans les finances publiques, vous avons convié ce matin, pour nous permettre de prendre l’opinion nationale et internationale à témoins, des actions de la société civile dans ce cadre partenarial, en faveur d’une bonne gouvernance économique et financière.
Mesdames et Messieurs chers journalistes,
Depuis 2013, un partenariat a été noué entre le programme « Conseil Technique auprès du ministère de économie et des Finances » de la GIZ (Coopération Allemande) et le CIFOEB. Ce partenariat s’est étendu à partir de 2014 à d’autres OSC intervenant dans le domaine des finances publiques par la mise en place d’un cadre de concertation. Il s’agit du :
- Réseau National de Lutte Anti-Corruption (RENLAC) ;
- Centre pour la Gouvernance Démocratique (CGD) ;
- Secrétariat Permanent des ONG (SPONG) ;
- SPHÈRE BURKINA ;
- Groupe d’Etudes et de Recherche sur la Démocratie et le Développement Économique et Social (GERDDES-BURKINA) ;
- Conseil National des Organisations de la Société Civile (CNOSC/BF) ;
- Réseau d’Initiatives de Journalistes (RIJ) ;
- LABORATOIRE CITOYENNETÉ ;
- et bien entendu du Centre d’Information, de Formation et d’Etudes sur le Budget (CIFOEB).
La mise en place de ce cadre de concertation résulte de l’insuffisance de concertation constatée entre les représentants de la société civile qui participent au cadre sectoriel de dialogue Economie et finances. En effet, trois OSC à savoir le CIFOEB, le RENLAC, le CGD, représentent l’ensemble de la société civile dans le dispositif de mise en œuvre de la politique sectorielle de l’économie et des finances (POSEF). A cet effet, elles donnent leurs opinions sur les orientations enmatière de politique économique et sociale au Burkina Faso. Seulement, même si leur action est positivement appréciable, il reste qu’elle manque d’harmonisation dans les points de vue. C’est tout le sens donc de la création de ce cadre de concertation, qui permet non seulement d’assurer une synergie de points de vue et d’actions des OSC, mais surtout de garantir une coordination efficace des actions de contrôle citoyen dans la gestion des finances publiques.
Mesdames et Messieurs chers journalistes,
Le principe de fonctionnement du cadre de concertation est la prise en compte du point de vue de chaque OSC dans la formulation d’un argumentaire collectif et d’une prise de position unique de la société civile au niveau des cadres formelles où la société civile est représentée, notamment les revues de la POSEF. Pour que cela soit effectif, en amont des revues annuelles et à mi-parcours de cette instance qui se réunit deux fois par an, les OSC membres du cadre de concertation se rencontrent, pour définir l’argumentaire que leurs représentants doivent aller défendre au niveau de ces instances.
Au-delà de cette stratégie d’union pour peser fort et faire valoir sa vision, le cadre de concertation constitue aussi une force d’analyses critiques et de propositions pour des actions de plaidoyers. Un certain nombre d’activités ont été réalisées depuis la création du cadre.
1- Les rencontres préparatoires de la participation des OSC aux sessions ordinaires du comité de pilotage de la POSEF
Avant chaque participation des OSC au cadre de dialogue économie et finances, des rencontres préparatoires sont organisées par le cadre de concertation. Ces rencontres permettent : (i) d’analyser les documents de la POSEF qui seront présentés à la revue ; (ii) d’identifier les éléments de critiques et d’analyses qui seront présentés lors de la revue ; (iii) d’analyser l’état d’exécution des recommandations faites par la société civile ; (iv) d’élaborer un document consensuel à présenter lors de la revue prenant en compte les analyses et les points de vue de la société civile et (v) d’échanger sur les prochaines activités du cadre. Au cours de la première session 2015 du comité de pilotage de la POSEF, les OSC ont présenté leurs observations et recommandations après analyse du rapport annuel 2014 et de la matrice de performance 2016-2018. Leur point de vue ont portés aussi bien sur le fonctionnement des groupes techniques de la POSEF que l’état de mise en œuvre des activités et les perspectives. La société civile a fait ressortir entre autres de :
• la nécessité d’axer le bilan de performance sur les résultats que sur les activités ;
• le faible niveau des investissements publics avec un taux de 21% ;
• l’élaboration suivie d’une large diffusion du budget des citoyens chaque année en même temps que le budget de l’Etat pour rendre l’information accessible au public ;
• la nécessité de prises de mesures pour réduire le temps de transfert des fonds aux collectivités territoriales ;
• la réduction du train de vie de l’Etat ;
Par ailleurs, les OSC ont félicité le gouvernement pour l’adoption de la loi anti-corruption pour laquelle la société civile a proposé qu’une large diffusion en soit faite dès sa promulgation par le Chef de l’Etat afin d’assurer une compréhension commune de ses dispositions.
2- Les rencontres de restitution de la participation au cadre de concertation
Dans un objectif de transparence et de redevabilité, les OSC se sont retrouvés pour faire le point de leur participation à la session de la POSEF et retenir les actions de veille et de plaidoyer qui doivent être mises en place pour s’assurer de la mise en œuvre des recommandations faites. Cette rencontre communément appelée « rencontre de restitution », a également permis de poser les bases pour l’élaboration d’un rapport alternatif d’analyses des OSC membres du cadre.
3- Les rapports alternatifs d’analyse de la société civile sur des thématiques précises
Le rapport alternatif d’analyse de la société civile a pour objectif de présenter le point de vue des OSC sur un sujet précis à partir d’une l’analyse approfondie. Deux (02) rapports alternatifs ont été élaborés en 2014. Dans le premier, différentes observations, analyses et contributions sur la mise en œuvre du PAP-POSEF 2013-2015 ont été synthétisées et des recommandations ont été faites. Le deuxième rapport alternatif s’est inscrit dans la poursuite des activités de son microprojet « Projet de promotion du contrôle citoyen des OSC dans le suivi des finances publiques au Burkina Faso ».
Au cours de cette année 2015, le rapport alternatif a porté sur « le regard citoyen sur l’efficacité des finances publiques au Burkina Faso en 2015 et plus ».
Il a permis d’analyser l’efficacité du transfert des allocations budgétaires aux collectivités territoriales de 2012 à 2014, d’étudier les enjeux du passage du budget objet au budget programme et de faire des recommandations à partir des analyses faites.
4- renforcement de capacités des membres du cadre.
Cette année 2015, du 2 au 4 juin, les organisations membres du cadre de concertation ont bénéficié d’une formation sur les réformes des finances publiques notamment les directives de l’Union Economiques et Monétaire Ouest Africaine(UEMOA) avec le soutien technique de l’UEMOA. Trente-sept (37) participants issus d’OSC siégeant à Ouagadougou et provenant des régions de l’Est et du Sud-ouest ont bénéficié durant cette formation des modules portant sur la préparation du budget, ses objectifs, le budget citoyen et le rôle des OSC en matière de finances publiques, le contrôle externe de l’exécution du budget.
Mesdames et Messieurs chers journalistes,
En termes de perspectives, dans le but d’opérationnaliser leur cadre partenarial, les organisations membres ont décidé d’élaborer un plan d’actions. Il s’agit pour elle de mettre en adéquation les compétences disponibles et les ressources financières. Cela permettra de donner un fil conducteur et de voir une cohérence d’ensemble dans les interventions.
Il restera alors le défi de la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre des activités inscrites dans le plan d’actions. A ce jour seule la coopération Allemande accompagne le cadre dans la mise en œuvre de ces activités. Il s’agira donc de rechercher de potentiels partenaires financiers prêts à accompagner le cadre de concertation.
Avant de clore mon mot chers journalistes, je saisi donc l’opportunité qui m’est offerte pour adresser les sincères remerciements du cadre de concertation à la coopération Allemande, à travers son programme « Conseil Technique auprès du ministère de économie et des Finances ».
Merci encore à toutes et à tous pour votre aimable attention. Nous restons à votre disposition pour d’éventuelles questions d’éclairage.
Je vous remercie