L’actualité budgétaire qui défraie la chronique en ces moments est bien celle de la levée du ‘’secret défense’’ en matière de gestion des ressources publiques de l’armée et plus globalement, le secteur de la sécurité. Après plusieurs sorties médiatiques du Centre d’Information, de Formation et d’Etudes sur le Budget (CIFOEB) sur la question, place aux débats sur l’espace publique.
Le budget alloué par l’Etat aux départements ministériels des Forces de défenses et de sécurité (FDS) est longtemps resté un sujet tabou du fait du ‘’secret défense’’brandi aux corps de contrôle à certaines étapes du contrôle budgétaire. Pour poser le débat sur la scène publique et jeter un regard sur l’utilisation qui est faite des ressources allouées à ces secteurs, le CIFOEB a mené une analyse budgétaire globale sur ces dits secteurs. Parmi les difficultés qui affectent la qualité d’intervention des FDS, note le rapport, il y a la faiblesse quantitative et qualitative des ressources matérielles, la mauvaise répartition des ressources humaines et des équipements entre les services.
Pour poursuivre le débat, le CIFOEB s’est appesanti sur la question à l’occasion de sa 11ème journée sur la bonne gouvernance économique et financière à travers le thème « dépenses sécuritaires et transparence budgétaire ». Lors des échanges, les participants ont reconnu la nécessité de clarifier la notion du ‘’secret défense’’ tout en opérationnalisant les structures de contrôle/d’audit interne des Forces Armées Nationales pour une gestion transparente des ressources allouées.

Suite à ces actions du CIFOEB, des voix s’élèvent de plus en plus pour imposer la question de la gouvernance des ressources de la défense et de la sécurité ainsi que celle du secret défense.
C’est l’exemple de l’opposition politique, par la voix de Eddie KOMBOIGO qui, dans son analyse de la situation nationale le 19 novembre 2019, en a fait cas en demandant la levée du ‘’secret défense’’ autour du contrôle de la gestion du budget affecté à la défense. S’en sont suivi le Chef de file de l’opposition lui-même, Zéphirin DIABRE ainsi que le Contrôleur général d’Etat Luc Marius IBRIGA qui ont abordé la question sur la chaîne télévisuelle BF1 le 1er décembre 2019. Depuis lors, la presse ne cesse de faire échos de cette pression de l’opinion publique sur le gouvernement par rapport au renforcement du contrôle du budget de l’armée.
Chaque citoyen devrait contribuer à animer ce débat d’intérêt national jusqu’à ce que les détenteurs du pouvoir public prennent des mesures vigoureuses pour plus de transparence dans l’utilisation du budget affecté aux FDS, car cela y va de la survie, de la sécurité de tous. C’est à ce prix que l’efficacité et l’efficience dans les dépenses du budget des FDS seront au rendez-vous pour l’atteinte de résultats plus éloquents.
Vivement donc que le gouvernement entende ces cris de cœur qui inondent la sphère publique en clarifiant le concept du ‘’secret défense’’ et en renforçant le suivi-contrôle du budget alloué à la sécurité et la défense grâce à des mécanismes internes pour éviter des déperditions dans leur utilisation.
Le CIFOEB