Les budgets citoyens sont des budgets simplifiés pour faciliter la compréhension des non spécialistes en vue d’améliorer l’accès des citoyens à l’information budgétaire. Pour mieux diffuser leurs contenus respectifs dans cinq régions d’intervention du Centre d’Information, de Formation et d’Etudes sur le Budget (CIFOEB) a débuté ce mardi 10 août 2019 une tournée de communication sur les budgets citoyens régionaux. Le lancement de cette campagne au profit des Comités de Contrôle Citoyen du Budget de la région des Hauts Bassins, de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Ouest, de l’Est et du Nord a eu lieu à Bobo Dioulasso sous la présidence de Monsieur Dofinizoumou KOURA, en présence de Messieurs Karamoko OUATTARA, membre du conseil d’administration du CIFOEB et Drissa OUATTARA, chargé de Programme du CIFOEB au présidium. Ce projet bénéficie de l’appui financier du Projet de Gouvernance Economique et de Participation Citoyenne (PGEPC).
Le contrôle citoyen des politiques publiques est un droit citoyen reconnu tant au niveau national, régional, qu’international. Malheureusement, les citoyens burkinabè ont peu accès aux données budgétaires pour exercer ce droit. Dans le souci d’améliorer la participation citoyenne dans la gestion des finances publiques, gage d’une gouvernance économique vertueuse, le CIFOEB produit chaque année des budgets citoyens pour renforcer le contrôle citoyen, la transparence, la participation citoyenne et de la redevabilité. Ces budgets citoyens sont simplifiés, facilement compréhensibles pour les rendre accessibles au grand public. Il s’est agi lors de la communication effectuée dans la ville de Sya, de réunir les membres des CCCB composés d’élus locaux, de corps syndicaux, d’Organisation de la société civile, pour leur présenter le budget ‘’démystifié’’ de leur région. Cette action vise à présenter les réalisations prévues par l’Etat dans la région des Hauts Bassins dans trois secteurs (santé, éducation, infrastructure) au titre du budget 2019. En effet, lorsque la population maîtrise les données budgétaires, elle pourra mieux exercer son rôle de veille citoyenne des dépenses publiques et par-delà, demander des comptes aux détenteurs de pouvoir publics par rapport à leur gestion et les interpeller en cas de manquements constatés dans l’exécution. Cette transparence est profitable à tous d’autant plus qu’elle permet de renforcer la confiance entre gouvernants et gouvernés tout en facilitant l’optimisation de la mobilisation des recettes pour un développement harmonieux et durable à la base. C’est également sur cette base que les citoyens pourront formuler des plaidoyers au niveau local en faveur des secteurs d’intervention.

La soif de la transparence exprimée par les participants
L’exposé présenté par Monsieur Drissa OUATTARA a permis de passer en revue les différentes réalisations prévues par l’Etat dans la région comparativement aux années précédentes, notamment dans le domaine de la santé, de l’éducation et des infrastructures. La communication du CIFOEB a révélé la soif de transparence des membres des CCCB qui se sont interrogés sur plusieurs sujets budgétaires. Pourquoi certains chantiers dans le domaine éducatif prévus pour être opérationnels pour l’année scolaire 2019-2020 dans la région sont en arrêt ? Pourquoi assiste-t-on régulièrement à la mauvaise exécution des marchés publics caractérisée par des dégradations accélérées dès la réception ? Quel peut être l’impact de l’insécurité sur le budget global de l’Etat? Autant de questions non exhaustives auxquelles le CIFOEB y a apporté des réponses convaincantes nourri par des échanges directs dans une ambiance participative. Au sortir de ces échanges, ce sont des citoyens ragaillardis qui se sont exprimés au micro des hommes de média. « Les échanges étaient hautement fructueux », se convainc Monsieur Sibiri COULIBALY, élu local. « En tant qu’élu local, ces rencontres nous amènent à faire un choix judicieux des investissements sous le regard de la population pour gagner en terme de qualité », ajoute-t-il. Quant à Madame Elisabeth SANOU, elle se dit prête à interpeller sur la gestion du budget régional de 2019 en cas de défaillance dans l’exécution. Les autres villes de Dédougou, Koudougou, Fada et Ouahigouya accueilleront la même activité dans les jours suivants, et ce, jusqu’au 17 septembre 2019.
Edwige NIKIEMA/ZONGO
Chargée de communication
Bel article. Merci