Durant plus de trois (3) mois à compter du 27 mai 2020, le Centre d’Information, de Formation et d’Études sur le Budget (CIFOEB) à travers son « projet de renforcement de la redevabilité sociale et du contrôle citoyen des dépenses publiques dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’eau potable-assainissement dans 57 communes du Burkina Faso » phase III (PETS III) financé par l’UNICEF, accompagne 50 communes dans leurs activités de reddition des comptes. En considérant le contexte doublé de l’insécurité et des mesures barrières de lutte contre la COVID-19, le CIFOEB a opté pour l’usage des radios locales afin de minimiser les risques sans compromettre l’efficacité de l’action à mener. L’objectif de l’activité est d’amener les autorités communales à rendre des comptes aux citoyens de la gestion 2019 du budget alloué par l’État aux secteurs de l’éducation, de la santé et de l’eau potable et d’assainissement.
La bonne gouvernance locale implique non seulement un devoir de redevabilité des décideurs locaux mais aussi la responsabilité des populations à demander des comptes à ceux-ci. S’inscrivant dans cette dynamique et au regard de la situation sécuritaire et pandémique liée à la COVID-19, le CIFOEB a entrepris d’accompagner 50 communes partenaires dans la réalisation de leurs activités de reddition des comptes à travers des émissions radiophoniques interactives. A cet effet, de mai à juillet 2020, plusieurs équipes du Centre vont sillonner ces communes partenaires de la province de la Kossi, du Boulkiemdé, du Poni, de la Boucle du Mouhoun, du Kadiogo, du Bazéga, du Sanguié, du Ziro, du Houet, du Kénédougou, de la Comoé, du Namentenga, de la Gnagnan, de la Tapoa, de la Komondjari et du Gourma, pour suivre leurs activités de reddition des comptes.
Il s’agit pour les élus locaux qui se soumettent à l’exercice, de rendre public le bilan de leur gestion 2019 des ressources transférées par l’Etat dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’eau potable-assainissement sur les ondes des radios locales. De façon pratique, ils exposent en 30 mn la situation des ressources mobilisées et des dépenses effectuées dans la première phase de l’émission. La seconde phase consacre le droit pour le citoyen d’intervenir en direct à travers un appel téléphonique, soit pour poser des questions d’éclaircissement, soit pour apprécier le bilan de l’utilisation de ces ressources, et ce, durant 30mn à 1h. L’émission dure au total entre une heure (1h) et une heure trente minutes (1h30mn). En substance l’exercice, déjà effectué dans certaines communes, a permis aux populations d’avoir une meilleure connaissance de l’utilisation faite des ressources transférées dans les trois (3) secteurs concernés au titre de l’année 2019. Dans ces localités, les responsables municipaux ont également pu dérouler les perspectives de leur gestion budgétaire 2020 du secteur éducatif, sanitaire et du schéma d’aménagement en eau potable et assainissement dans leurs communes respectives tout en sollicitant le concours des citoyens pour relever les défis.
D’une manière générale, les populations ont manifesté leur intérêt à cette activité en saluant l’initiative. Si certains auditeurs appellent pour féliciter les actions des autorités municipales, il faut compter aussi parmi, d’autres qui remettent en cause le bilan de certaines communes tout en formulant des propositions pour de meilleurs résultats. Cette activité laisse comprendre que les populations, plus que jamais, sont déterminées à faire valoir leur droit consacré par loi n°008-2013/AN du 23 avril 2003 portant code de transparence dans la gestion des finances publiques au Burkina Faso, qui stipule en son article 2 que « les citoyens, à la fois contribuables et usagers des services publics, sont clairement, régulièrement et complètement informés de tout ce qui concerne la gouvernance et la gestion des fonds publics. Ils sont mis en capacité d’exercer, dans le débat public, leur droit de regard sur les finances de toutes les administrations publiques ».
N’ayant pas pu contenir par endroit tous les appelants qui voulaient participer à l’émission, certains participants ont estimé que le temps imparti était assez court au regard de l’importance du sujet. Dans plusieurs localités, les parties prenantes souhaitent sa pérennisation.
Ollo Kô DA (stagiaire)