Le Centre d’Information, de Formation et d’Études sur le Budget (CIFOEB) à travers son « projet de renforcement de la redevabilité sociale et du contrôle citoyen des dépenses publiques dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’eau potable-assainissement dans 57 communes du Burkina Faso » phase III (PETS III) financé par l’UNICEF, accompagne 50 communes dans la conduite des activités de reddition des comptes. L’objectif principal est d’amener les autorités communales à rendre des comptes aux citoyens, de la gestion 2020 du budget alloué par l’État aux secteurs de l’éducation, de la santé et de l’eau potable et d’assainissement.
La loi n°65-2009/An du 21 décembre 2009 modifiant la loi n°055-2004/An du 21 avril 2004 portant code général des collectivités territoriales au Burkina Faso précise en son article 11 que les habitants de la collectivité territoriale ont droit à l’information sur la gestion des affaires locales. Quant à la loi n°008-2013/AN du 23 avril 2003 portant code de transparence dans la gestion des finances publiques au Burkina Faso, elle indique particulièrement en son article 2 que « les citoyens, à la fois contribuables et usagers des services publics, sont clairement, régulièrement et complètement informés de tout ce qui concerne la gouvernance et la gestion des fonds publics. Ils sont mis en capacité d’exercer, dans le débat public, leur droit de regard sur les finances de toutes les administrations publiques ».
Le Centre d’Information de Formation et d’Études sur le Budget (CIFOEB) s’inscrit dans cette dynamique en vue de relever les grands défis liés à la promotion de la bonne gouvernance économique et financière au Burkina Faso par une gestion optimale des ressources publiques, en l’occurrence leur répartition équitable, efficiente et efficace notamment en faveur des populations défavorisées.
A cet effet, depuis le mois de février, plusieurs équipes du Centre sillonnent ces communes partenaires de la province de la Kossi, du Boulkiemdé, du Poni, de la Boucle du Mouhoun, du Kadiogo, du Bazéga, du Sanguié, du Ziro, du Houet, du Kénédougou, de la Comoé, du Namentenga, de la Gnagnan, de la Tapoa, du Komondjari et du Gourma, pour suivre leurs activités de reddition des comptes.
Compte tenu de l’insécurité et les mesures barrières édictées pour lutter contre la propagation de la pandémie de la COVID-19, le CIFOEB a opté pour l’usage des radios locales afin de minimiser les risques sans altérer l’efficacité de l’action à mener. Les élus locaux se soumettent donc à l’exercice de rendre publique le bilan de leur gestion 2020 des ressources transférées par l’Etat dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’eau potable-assainissement sur les ondes des radios locales. De façon pratique, ils exposent en 30 mn la situation des ressources mobilisées et les dépenses effectuées dans la première phase de l’émission. La seconde phase consacre le droit pour le citoyen d’intervenir en direct à travers un appel téléphonique, soit pour poser des questions d’éclaircissement, soit pour apprécier le bilan de l’utilisation de ces ressources, et ce, durant 45mn à 1h.
A travers cet accompagnement, le CIFOEB offre une tribune d’expression aux populations pour donner leur point de vue sur la gestion du Conseil Municipal et sur les préoccupations majeures de développement. Cela permet d’améliorer la participation et le dialogue entre acteurs et favoriser la responsabilisation et l’implication du citoyen dans la gestion des affaires locales.
Dans les différentes communes qui ont pu tenir cette activité de reddition des comptes, les auditeurs ont fortement interagi avec leurs autorités. Leurs interventions vont du remerciement du CIFOEB, pour son appui à leur commune dans la gestion budgétaire locale, aux encouragements de leur autorité et à des questions d’éclaircissement sur des points évoqués dans l’exposé de l’autorité.
Des auditeurs ont pu également formuler des recommandations pour une gestion plus efficace des ressources allouées aux secteurs de base, ainsi que pour la prise en compte effective des besoins réels de la population dans la budgétisation. Des auditeurs de certaines communes non couvertes par l’intervention du CIFOEB, ont aussi souhaité l’extension des activités du centre à leurs communes.
Rose Arlette Cissima KY
Chargée de communication