Le Projet de renforcement de la redevabilité sociale et du contrôle citoyen des dépenses publiques dans les domaines de l’éducation de base, de la santé et de l’eau potable-assainissement dans 57 communes du Burkina Faso, phase III (PETS III) conduit par le Centre d’Information, de Formation et d’Etudes sur le Budget (CIFOEB) poursuit ses tournées de formation dans 50 communes de 9 régions du Burkina Faso. Après plusieurs séjours passés dans diverses communes, c’est au tour des Comités de Contrôle Citoyen du Budget (CCCB) de Tanghin Dassouri, de Kombissiri et de Koubri de bénéficier d’un renforcement de capacités en termes de transfert de compétences et des ressources de l’Etat aux collectivités territoriales les 9 et 10 avril 2019.
Les Comités de Contrôle Citoyen du Budget (CCCB), fruits du PETS, sont des cadres de concertation tripartites (OSC locales, services techniques déconcentrés et autorités locales) mis en place au sein des communes d’intervention du projet avec l’appui financier de l’UNICEF, pour suivre l’exécution des allocations budgétaires communales. Pour les aider à mieux connaitre et jouer leur rôle de veille citoyenne dans l’utilisation efficiente et efficace des fonds publics, le CIFOEB, dans le cadre de la mise en œuvre du PETS III, a entamé une tournée de renforcement de leurs capacités. Les 9 et 10 avril derniers, trois communes que sont Tanghin Dassouri, Kombissiri et Koubri ont été ciblées. Ce sont des CCCB très dynamiques et prêts à l’assaut pour relever le défis de la bonne gouvernance économique dans leurs communes respectives que l’équipe du PETS III, conduite par Monsieur Fiacre Hyacinthe Sou a rencontré. Le premier jour de la formation a été consacré à la présentation des principes fondamentaux et des modalités de transfert des compétences et des ressources par l’Etat aux collectivités territoriales.
En plus, un bref aperçu sur les compétences et les types de ressources transférées par l’Etat aux collectivités territoriales a été exposé au profit des participants. Par ailleurs, des informations sur les dotations budgétaires faites à l’endroit des communes de 2013 à 2018 dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’eau potable-assainissement ont été partagées au cours de la formation. Des travaux de groupe ont été organisés sur deux thématiques. Il s’agit du rôle des CCCB dans le processus de transfert des ressources prenant en compte les besoins des enfants et des femmes dans les actions de développement et l’analyse de l’offre du service public local. La deuxième journée a été consacrée à la restitution des travaux de groupe en vue de la formulation des recommandations pour une meilleure prise en compte des aspirations des populations dans les budgets communaux. Les travaux ont été très enrichissants au regard de la qualité des débats suscités, témoignant ainsi de l’intérêt accordé aux thèmes traités.La question de l’approvisionnement des cantines scolaires s’est invitée aux débats. « Il est ressorti qu’il y a des produits chimiques qui sont souvent utilisés pour la conservation du haricot (niébé) destiné aux cantines scolaires. Cela constitue un poison pour nos enfants », explique Charles Désiré Dieudonné Yanogo, membre du CCCB de Tanghin Dassouri. « Nous avons l’obligation en tant que membres du CCCB, de veiller à ce que la commune puisse être regardante dans les commandes de céréales pour nos enfants. Autrement dit on va nourrir nos enfants avec du poison et leur vie sera écourtée alors que l’avenir des nations se construit avec les enfants », a-t-il ajouté. Au niveau sanitaire, les échanges ont eu lieu sur l’accès limité aux services de santé par certaines couches vulnérables que sont les femmes et les enfants en milieu rural qui ne sont pas concernés par les mesures de gratuité. Le caractère particulier de cette session demeure la participation active des femmes aux échanges. Elles ont beaucoup contribué aux travaux à travers leur participation aux débats pour un budget participatif dans leurs communes. « Cette formation a été bénéfique pour moi car les débats étaient de taille. J’ai beaucoup appris lors des échanges et je compte partager ces connaissances avec d’autres personnes », indique Mme Fatimata Ouédraogo, membre du CCCB de Kombissiri. Quant à Monsieur Lassina Zina, point focal du CCCB de la commune de Koubri, il n’a pas caché sa satisfaction à l’issue de la formation. « Nous saluons cette formation qui nous a permis en tant que membres du CCCB, de renforcer nos capacités pour mieux agir en vue d’aider nos autorités communales à asseoir une gouvernance beaucoup plus transparente, une gouvernance de redevabilité », a-t-il lancé.
Edwige NIKIEMA/ZONGO
Chargée de communication du CIFOEB